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Au Havre : le syndicaliste CGT, interpellé après le saccage du local du Parti Socialiste, laissé libre

Social. L’homme interpellé après le saccage du local du PS a été présenté hier en comparution immédiate. Procès renvoyé au 1er juin.

[Article paru dans PARIS-NORMANDIE du 13/05/2016]

«Tous ensemble, tous ensemble ouais ! Ouais ! » C’est sous les ovations d’une centaine de ses « camarades » CGT que Laurent est ressorti libre du tribunal d’instance du Havre hier après-midi. Le syndicaliste avait été présenté en comparution immédiate après son interpellation et sa garde à vue, jeudi, suite au saccage du local du PS du Havre, en marge des manifestations contre la loi Travail.

Il est poursuivi pour avoir « outragé deux agents de police » et avoir participé aux dégradations « de la porte du local du PS au Havre et du mobilier » s’y trouvant, a instruit la présidente du tribunal. Lors de sa garde à vue, l’homme « a souhaité garder le silence ». « Ce qui pose question », commente le parquet. Installé dans le box, l’homme n’a été confronté à la justice qu’une seule fois comme en atteste son casier judiciaire : il n’a qu’une seule mention datant de 2008. Une peine de quatre mois avec sursis pour violences conjugales, menace de mort, outrage et rébellion.

Le Parquet ne demande pas de placement en détention provisoire « parce que monsieur n’a pas le profil classique de quelqu’un que l’on peut voir en comparution immédiate et qu’il a des garanties de représentation puisqu’il travaille et a un logement ». Mais il demande un placement « sous contrôle judiciaire pour s’assurer qu’il a compris le message et pour éviter toute réitération » des faits. Le ministère public demande également qu’il ne se rende plus sur le territoire de la commune du Havre jusqu’à la date d’audience où il sera jugé.
« Nous avons obtenu, logiquement, le renvoi du procès, le temps de pouvoir étudier le dossier et préparer la défense. Rien n’aurait justifié le maintien en détention provisoire. Mon client sera donc sous contrôle judiciaire et respectera l’interdiction de pénétrer sur le territoire de la ville du Havre », explique son avocat, Maître Nicolas Capron.

Jeudi, après la manifestation contre la loi Travail, le cortège s’était rendu au local du parti socialiste du Havre, rue de Neustrie. Après avoir tagué de « 49.3 » les murs de la permanence, des individus avaient brisé la porte avec une grille de chantier avant de saccager l’intérieur. La fédération du PS a déposé plainte jeudi contre toute personne ayant pénétré dans ses locaux pour les dégrader.

« À aucun moment, le syndicat n’a appelé à ce genre de débordement. Maintenant, on nous impose une loi provocatrice d’où certains passages à l’acte. Et oui, ça va se durcir dans les prochains jours. C’est le mot d’ordre. Pour nous, ce projet de loi n’est ni amendable, ni négociable. Nous demandons le retrait pur et simple. Des camarades s’exposent mais on les soutiendra », lance Philippe Lebourg, du secteur juridique de l’union locale CGT.

Le prévenu devra se rendre au tribunal correctionnel du Havre le 1er juin pour être jugé. « On sera là », promettent les syndicalistes.

MARIE-ANGE MARAINE
(AVEC MATTHIAS CHAVENTRÉ)

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